mercredi 12 février 2020

Brexit : et l'Ecosse alors ?

Le 31 janvier 2020 nous avons certainement tous entendu l'appel d'une des représentantes du Royaume-Uni (Nikola Sturgeon, SNP) nous demandant : "to leave a light on for Scotland" (ce qui veut dire : de laisser un espoir à l'Ecosse de revenir au sein de l'Union Européenne) - pour ceux qui comprennent l'anglais et/ou qui aurait loupé ce discours, vous pouvez le lire en cliquant ici. Dans cet "au-revoir" l'ex-Euro-Député écossaise nous rappelle que l'Ecosse, lors du référendum, avait voté majoritairement "contre le Brexit" et qu'elle estimait "injuste", sous prétexte que l'Ecosse faisait parti du Royaume-Uni, que l'Ecosse soit dans l'obligation de quitter aussi l'Union Européenne.

Mais voilà, afin que l'Ecosse puisse revenir, il faut d'abord que l'Ecosse quitte le Royaume-Uni, et depuis le Brexit, les Ecossais en discutent. Et si le groupe politique SNP et ses sympathisants sont pour quitter le Royaume-Uni, certaines voix s'élèvent contre cette éventuelle séparation. Alors notre rôle, à nous, Européens, est d'aider nos amis écossais, au nom de notre amitié réciproque, à choisir ce qui est le mieux pour eux - même si leur souhait de revenir dans l'Union Européenne flatte notre égo européen...

Commençons déjà par aller faire un petit tour au Parlement écossais et plus particulièrement sur le communiqué suivant :



où nous apprenons que le Comité en charge des Finances et de la Constitution a demandé le 9 janvier 2020 à ce que soit fait une nouvelle étude concernant l'avenir du marché intérieur du Royaume-Uni après Brexit. Cette étude, en cours, doit répondre aux 7 questions suivantes avant le 28.02.2020 :
1. Définition du marché intérieur du Royaume-Uni
2. Quel impact sur le marché intérieur auront les traités internationaux, y compris les accords commerciaux ?
3. Quels sont les priorités et les défis pour les entreprises et organisations écossaises au sein du marché intérieur ?
4. Quelles lois devront être promulguées pour protéger le marché intérieur ?
5. Comment devra être organisée la lutte contre les pratiques commerciales "déloyales" ?
6. Quel sera l'impact du marché intérieur sur l'administration régionale (pour le cas spécial de l'Ecosse on ne peut pas réellement traduire par "régionale" tout comme par "fédérale" - le Royaume-Uni n'étant pas, à proprement parlé, une monarchie parlementaire fédérale... même si l'Ecosse a son propre gouvernement, sa propre monnaie...) ?
7. Quel rôle aura le Parlement écossais en matière de contrôle du marché ?
Bref, tant que le gouvernement du Royaume-Uni n'aura pas défini une politique commerciale concernant le marché intérieur, on ne peut pas encore évaluer l'impact au cas où il n'y aurait aucun divorce entre l'Ecosse et le Royaume-Uni. Il faudra donc attendre jusqu'au 28 février prochain...

Pendant ce temps, en Ecosse, on analyse les résultats des derniers sondages concernant le possible divorce entre le Royaume-Uni et l'Ecosse, par exemple, dans le quotidien The Herald qui titre ""Pour l'indépendance de l'Ecosse" en tête dans les sondages" :


dans lequel on nous annonce que lors du dernier sondage, il y a eu 52% parmi les personnes interrogées qui sont "pour" l'indépendance de l'Ecosse (score le plus haut depuis une trentaine d'années & +5% par rapport au sondage précédent)

Est-ce un simple retour du nationalisme écossais ou la marque d'une volonté de rejoindre l'Union Européenne ?

Cela illustrerait une volonté de retourner dans l'Union Européenne estime Andy Maciver, ex-directeur du service de communication des Conservateurs, dans son article Pourquoi le SNP ne peut pas nous proposer un retour dans l'Union Européenne :


dans lequel il explique l'absurdité qu'il y aurait de quitter le Royaume-Uni (donc de mettre des barrières à la frontière entre l'Angleterre et l'Ecosse (comme cela se fait déjà entre l'Irlande et le Royaume-Uni)). Il conseille plutôt aux Ecossais, même si l'Ecosse devient indépendante, d'opter pour le Marché Européen du Libre-échange (EFTA), ainsi les marchandises pourraient continuer à circuler librement entre l'Ecosse et le Royaume-Uni.

Concernant une probable indépendance de l'Ecosse, le Parlement écossais répond que l'Ecosse est financièrement incapable actuellement de vivre hors du Royaume-Uni et qu'il n'est pas question d'organiser le moindre référendum à ce sujet avant 2030 (Source : Let's take a break from the independence debate)

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