vendredi 13 septembre 2019

Santé : 1,8 Millions d'Euro pour un robot chirurgical





Nous n’allons pas aborder ici la nécessité de maintenir toujours performant et à la pointe du progrès notre matériel chirurgical. Pour cela, nous pouvons avoir confiance en nos chirurgiens, même si certains oublient que le matériel doit obligatoirement tenir, une fois monté, dans la salle d’opération, et cela sans gêner les déplacements que ce soit les leurs, ceux du personnel aidant tout en permettant au patient, futur opéré, de pouvoir tenir dans la même pièce... On m’a narré des cas, dans certains hôpitaux parisiens par exemple, où il a été impossible d’assembler des appareils de soins ultra-modernes et super coûteux parce que... ben... les pièces étaient trop petites... cherchez l’erreur ! donc, du moment que le robot peut avoir sa place à l’hôpital et s’il est réellement performant et nécessaire, et ne va pas devenir la cause d’énervement et de cauchemars à répétition et du chirurgien et du personnel parce qu’il tombera souvent en panne, pourquoi ne pas en profiter ?

Non...

Là où il y a « problème » c’est que la demande ne semble pas venir du personnel de l’hôpital mais semble venir des têtes pensantes du département, en charge du portefeuille départemental ??? ou aurais-je lu l’article trop rapidement ?

Donc, partons aux renseignements... afin de savoir... s’il s’agit là d’une dépense utile... et non d’un caprice imposé à un personnel qui a d’autres choses à faire de plus urgent que de passer plusieurs heures à tenter de comprendre les complexités d’un manuel d’utilisation toujours très compliqué quand on ne s’y connaît pas en robotique...

Ce robot médical Da Vinci est « une innovation afin de minimiser le dispositif médical invasif » (comme l’indique son fabriquant américain Intuitive sur son site) [Cette expression officielle est en fait une traduction incorrecte en français qui devrait être remplacée par dispositif médical effractif. Ce dispositif pénètre partiellement ou entièrement à l’intérieur du corps soit par un orifice naturel, soit par une injection parentérale (ex. cathéter). (Source : Dictionnaire médical de l’Académie de Médecine) → dispositif médical : « tout instrument, appareil, équipement (y compris les accessoires et les logiciels intervenant dans leur fonctionnement), matière, ou autre article employé seul ou en association, destiné par le fabricant à être utilisé chez l’Homme à des fins médicales et dont l’action principale recherchée n’est obtenue ni par des moyens pharmacologiques, ou immunologiques, ni par métabolisme », mais dont la fonction peut être assistée par de tels moyens.]. Comme nous ne sommes pas tous, chirurgiens et qu’en plus, même quand on sait l’anglais, l’anglais américanisé dans le domaine médical, nous ne sommes pas tous aptes à le comprendre intuitivement, partons à la recherche des hôpitaux français où cette machine est déjà installée... et pourquoi pas au CHU de Toulouse ?

Chirurgie robotique da Vinci ®


où nous lisons : « Depuis septembre 2009, le CHU de Toulouse dispose du robot chirurgical de dernière génération da Vinci Si HD® qui permet aux chirurgiens de réaliser certaines interventions chirurgicales complexes et délicates, de manière moins invasive, grâce à de petites incisions. »

On nous parle qu’en cas d’opération, nous, malades, sommes gagnants : moins de bobos post-opératoires (ça, ça ne peut que plaire à tous), moins de risques d’infection post-opératoire (ça aussi, ça ne peut que plaire à tous). Par contre, là où ça se gâte :

Comme toute autre intervention chirurgicale, l’utilisation du robot chirurgical da Vinci Si HD® nécessite la présence d’au moins deux professionnels :
  • le chirurgien qui opère en position assise depuis la console ergonomique, située à quelques pas seulement du patient,
  • l’assistant du chirurgien qui se trouve aux côtés du patient durant l’intervention et aide le chirurgien dans ses opérations.

Seulement 2 personnes, est-ce suffisant quand il y a un bug en pleine opération ? Est-ce suffisant en cas d’énorme stress qui survient pendant l’opération quand celle-ci n’évolue pas comme on l’avait prévue ?? de gros gros doutes, là...


Maintenant éloignons-nous de l’intérêt médical pour nous focaliser sur les habitudes d’achat de notre administration française... et là, ça coince énormément...

1,8 Millions d’Euro, c’est énorme ! cela représente le prix d’achat de plus d’une dizaines de villas neuves. Notre première question, de nous, les contribuables : les conditions de vente qu’elles sont-elles ? Ce robot est « américain », il y a donc des frais de transport assez conséquents... Ce robot n’est pas « petit », il voyagera donc dans un container. Est-ce que le prix du transport et de l’assurance du transport est compris dans ces 1,8 Millions d’Euro ? En effet, les fonctionnaires acheteurs ne semblent pas connaître l’utilité et la signification des Incoterms... donc... déjà... si le prix est EXW (départ usine), le prix pour le transport (assurance et frais de douane compris) va faire exploser le montant de la facture finale, au contraire, s’il est DDP-Troyes, il n’y aura pas de « mauvaise » surprise sur ce point-là.
1,8 Millions d’Euro, c’est presque le prix d’un jet neuf, le prix a-t-il été « débattu » ? ou bien le fonctionnaire signe l’ordre d’achat sans tenter de faire baisser la facture ?
1,8 Millions d’Euro est le prix pour tout le monde ou pour quelques portefeuilles qu’on estime être plus important que les autres, donc, pour qui on peut gonfler le prix « parce qu’ils ont les moyens de payer » ?
Et la question la plus importante : ce robot, une fois arrivé, pourra-t-il être assemblé dans une salle d’opération sans qu’il faille casser des murs, réaménager tout un étage, etc ?


Par avance, merci de réfléchir à tous ces "à côtés" avant de signer le bon de commande...

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