Cela aurait pu être considéré comme un fait divers hélas banal :
Le 23 août 2019 à 12 h a été assassiné de 2 balles (1 dans le dos et l'autre à la tête) le ressortissant tchétchène Zelimkhan Khangoshvili, âgé de 40 ans, alors qu'il faisait du vélo dans "Kleinen Tiergarten", Berlin. 1 Suspect : Vadim Krasikov, ressortissant russe de 54 ans, qui, depuis, a été emprisonné dans une prison de haute-sécurité à Berlin-Tegel où sont détenus les plus dangereux criminels dont ceux emprisonnés pour actes de terrorisme (plus d'informations, en allemand : la presse, principalement berlinoise ou bien, par exemple, l'article du BZ : Russischer Kopfschuss-Killer in Hochsicherheitstrakt in Tegel verlegt).
"Tchétchénie... Russie... attentat politique en sol "étranger" ?" est la première remarque que nos cerveaux font. En tout cas, qui dit "assassinat" dit "enquête", qui dit "enquête" dit "on cherche et trouve le responsable" même si celui-ci est d'une autre nationalité que celle du pays où s'est produit le fait.
Or les enquêteurs découvrent dans le passé de Zelimkhan Khangoshvili, qu'il a participé aux guerres entre la Tchéchénie et la Russie et qu'il serait un membre, d'après les accusations de Moscou, de l'"Emirat du Caucase" (groupe jugé par Moscou de terroriste)... ce qui complique singulièrement la suite des évènements car on se retrouve, là, dans le milieu de la politique internationale et de ses échanges diplomatiques.
Dans la presse russe on rappelle aux lecteurs que le gouvernement a demandé plusieurs fois et cela en vain aux autorités allemandes d'extrader Zelimkhan Khangoshvili. Elle signale aussi que Vladimir Poutine a ralé parce que l'Allemagne n'acceptait pas qu'un représentant russe assiste à l'enquête. Et le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, affirme que cet assassinat n'avait jamais été commandité par une quelconque autorité russe.
Donc, parce qu'ils ne parvenaient pas à trouver un accord, l'Allemagne a décidé d'expulser 2 membres de l'Ambassade de Russie en Allemagne, début décembre 2019, et, quelques jours après, le gouvernement russe a annoncé sa décision d'expulser 2 membres de l'Ambassade d'Allemagne en Russie.
Evidemment ces 2 décisions font craindre pour l'avenir des relations diplomatiques... et cela transpire même lors des "communiqués de presse" du gouvernement allemand où nous pouvons lire, dans cette première question, qu'elles sont "ces" preuves qui pèsent lourds comme quoi la Russie aurait commandité cet assassinat ?
Frage: Eine Frage an das Verteidigungsministerium, wahrscheinlich auch an das Kanzleramt. Die Verteidigungsministerin hat am Wochenende ein Interview gegeben, in dem sie im Namen der Bundesregierung fordert, man müsse weitere Reaktionen beraten und entscheiden, was den sogenannten Tiergarten-Mord angeht. Im gleichen Interview kommt der Satz: „Der Mord belastet das Verhältnis zwischen Deutschland und Russland schwer.“ Und dann: „Die Beweise wiegen schwer.“
Dazu die Frage: Welche Beweise meint die Verteidigungsministerin damit? Vielleicht auch noch an das Kanzleramt: Liegen der Bundesregierung Beweise vor, dass Russland in diesen Mord verstrickt ist?
Plüskow: Sie wissen ja, das sind laufende Ermittlungen des Generalbundesanwalts. Sie werden sicher Verständnis dafür haben, dass ich das an dieser Stelle nicht spezifizieren kann.
SRS’in Demmer: Ich würde noch einmal zum Ausdruck bringen wollen, dass die Bundesregierung weiterhin bestürzt über die Tat ist und dass wir die aktuelle Berichterstattung über dieses Thema natürlich wahrnehmen und ein absolutes Interesse an der Aufklärung dieses Mordes haben. Wir haben aber auch Vertrauen in die deutschen Ermittlungsbehörden, dass sie genau diese Aufklärung weiter betreiben werden. Ansonsten gibt es dazu keinen neuen Stand.
Zusatzfrage: Die Verteidigungsministerin hat gesagt: „Die Beweise wiegen schwer.“ Was versteckt sich hinter diesem Satz?
Auch wenn man sich über die Ermittlungen nicht äußern darf, die Ministerin äußert sich ja hier darüber. Deswegen meine Frage: Was sind die Beweise, die schwer wiegen?
Plüskow: Ich kann Ihnen dazu nicht mehr als das sagen, was ich gerade gesagt habe. Ich kann hier nicht ausbreiten, welche Beweise da gemeint sind und dergleichen mehr. Die Ermittlungen laufen derzeit.
Résumé de la réponse de von Plüskow : "je ne peux rien dire" (à 2 reprises), quant au porte-parole du gouvernement, il réaffirme que le gouvernement a confiance aux enquêteurs et suit avec la plus grande attention le déroulement de l'enquête.
Frage: Eine Frage zum Opfer Khangoshvili. Sein Asylantrag wurde ja 2017 gestellt und auch abgelehnt. Meine Frage ist: Wie konnte er dann zweieinhalb Jahre bis zu diesem Verbrechen hier in Deutschland weiterleben?
Grünewälder: Wie Sie wissen, sagen wir aus Datenschutzgründen zu Einzelfällen nichts. Das gilt auch für diesen Fall.
SRS’in Demmer: Ich kann vielleicht noch einmal auf das hinweisen, was ich hier am Freitag schon gesagt habe. Wir halten weiterhin die ernsthafte und unverzügliche Mitwirkung der russischen Behörden für geboten, und das insbesondere vor dem Hintergrund, dass der Generalbundesanwalt ja Ermittlungen in diesem Fall übernommen hat.
On demande alors des explications sur les statuts actuels de la victime étant donné que son droit d'asile avait expiré et avait été annulé en 2017... comment se faisait-il donc qu'il vivait encore en Allemagne ? Alors que Grünewälder signale que pour une question de protection des données personnelles, il ne sera faite aucune réponse à cette question, le porte-parole du gouvernement dénonce, une nouvelle fois, le manque actuel de volonté à coopérer du gouvernement russe...
Bref : chacun accusant l'autre... les peuples et allemand (et donc nous aussi) et russe n'ont pas fini de se faire du soucis à cause de cette affaire-là et de craindre pour demain...
Ajout en date du 19.12.2019 :
Pendant que dans la presse allemande on signale que le gouvernement n'a jamais reçu de demande d'extradition...
Dans la presse russe de ce jour, dont un exemple ci-dessous, Wladimir Putin confirme que la Russie n'a jamais fait officiellement de demande d'extradiction car "наши компетентные органы посчитали это бессмысленным, поскольку получили, по сути, отрицательный ответ" [trad. "nos services ont estimé que cela aurait été inutile car la réponse aurait été négative"].
Wladimir Putin en profite pour confirmer qu'il estime que ce Georgien était un activiste terroriste ayant assassiné dans le Caucasse 98 personnes, et qu'il est aussi l'instigateur de l'attentat terroriste qui a eu lieu dans le métro de Moscou.
Le gouvernement allemand, d'après l'article paru dans Die Zeit de ce jour, refute le fait d'avoir été averti et accuse la Russie de vouloir dissimuler des faits.
"Es gab keine Ermittlungen, es gab auch keine Informationen, wir sind auch nicht angefragt worden jemanden auszuliefern, uns ist auch nicht gesagt worden, was ihm vorgeworfen wird", sagte etwa Außenminister Heiko Maas (SPD). Vorwürfe gegen den Georgier seien der Bundesregierung nie mitgeteilt worden. "Das kommt jetzt alles so im Nachhinein, das hört sich ein bisschen nach Rechtfertigung an. Es klingt schon komisch." [traduction : "Il n'y a eu aucune enquête, aucune information, on ne nous a pas demandé d'extrader qui que ce soit et on ne nous a pas dit de quoi il était accusé", a déclaré la ministre des Affaires étrangères Heiko Maas (SPD). Le gouvernement n'a jamais été averti de quoi que ce soit concernant ce Géorgien. "Tout cela est dit avec le recul, cela ressemble un peu à une justification. Cela est assez étrange."]Quand nous comparons le contenu de ces 2 articles, nous nous demandons ce qu'il s'est réellement passé et nous redoutons que le gouvernement russe ne se soit autorisé un attentat politique sur le sol berlinois...
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